La finance durable : donnez du sens à votre épargne

Face aux nombreux défis que rencontre notre civilisation, tant au niveau environnemental que social, chacun d’entre nous, du fait de son activité, ses moyens et ses choix, a la possibilité d’œuvrer pour le bien collectif. En tant qu’investisseur vous êtes un acteur primordial !
Qu’est-ce que la finance durable ? Est-elle compatible avec la performance financière ? Comment investir ? Quelles sont les méthodes de gestion ? Comment éviter le greenwashing ? Nous répondons ci-dessous à l’ensemble de ces problématiques et restons à votre disposition pour vous accompagner sur l’ensemble des étapes liées à votre projet d’investissement.

LA FINANCE DURABLE : QU’EST-CE QUE C’EST ?

C’est orienter l’argent public ou privé vers des entreprises qui sont prêtes à se transformer et à s’engager en faveur des enjeux environnementaux et sociaux, de façon à mettre le monde financier au service des populations et de la planète.

Cet intérêt collectif est notamment défini par les 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’ONU. Les pouvoirs publics au sens large incitent les différents acteurs financiers à participer à une meilleure orientation des capitaux disponibles vers les activités et investissements liés à ces objectifs. Pour cela, des méthodes d’évaluations ont été mises en place pour mesurer la contribution des investissements sur les 17 objectifs ODD. Les acteurs les plus impliqués voient leur engagement reconnu à travers différents labels dont l’attribution doit satisfaire à différentes conditions.

Nous pouvons distinguer 2 grandes catégories au sein de la finance durable :

  • La finance solidaire : il s’agit d’investir dans des sociétés ou associations au service du bien commun. Les épargnants souscrivent à des produits d’épargne spécifiques labellisés « Finansol » et consentent in fine à une rémunération de leur épargne moins élevée que s’ils l’avaient placée sur des supports d’épargne classiques. Ainsi, ils lient leur épargne à une démarche de solidarité.
    En 2021, l’encours d’épargne solidaire s’est établi à près de 24,5 milliards d’euros, soit une hausse de 27 % par rapport à l’année précédente. L’épargne salariale représente plus de la moitié de l’encours total d’épargne solidaire (14,1 milliards d’euros au 31 décembre 2021).
  • La finance responsable ou ISR (Investissement socialement responsable) est un placement qui vise à concilier la performance économique et un fort impact social et/ou environnemental. Il s’agit d’investir dans des entreprises de tout secteur qui développent une politique forte sur les critères extra-financiers ESG (Environnement, Social, Gouvernance).
    Le critère Environnemental tient compte de : la gestion des déchets, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la prévention des risques environnementaux.
    Le critère social prend en compte : la prévention des accidents, la formation du personnel, le respect du droit des employés, la chaine de sous-traitance et le dialogue social.
    Le critère de gouvernance vérifie : l’indépendance du conseil d’administration, la structure de gestion, la présence d’un comité de vérification des comptes, l’absence de controverse.
    A ces 3 critères ont été rajouté : Le respect des droits humains (lutte contre la pauvreté, par exemple).
     

EST-CE QUE LA FINANCE RESPONSABLE EST RENTABLE ?

L’idée selon laquelle les fonds ISR seraient moins performants que les autres est durablement ancrée dans les esprits. Pourtant, selon l’étude Cross Asset Research de la Société Générale il semble que dès 2013, les fonds ISR ont surperformé les fonds classiques de 16%.

finance solidaire investissement

En 2014, une méta-étude de l’Université d’Oxford montrait de son côté que responsabilité et rentabilité n’étaient pas incompatibles, mais bien complémentaires et que les entreprises ayant de solides pratiques de durabilité affichent de meilleures performances opérationnelles, qui se répercutent dans les flux de trésorerie. Les fonds ISR présentent même un risque de décrochage moindre sur les marchés, notamment en période de volatilité. Une approche qui s’est vérifiée en 2020 : les produits ISR ont surperformé pendant la crise du Covid-19.


Le 22 mars 2022, Euronext a mis au point un nouvel indice : le CAC 40 ESG. Cet indice comprend les 40 entreprises françaises ayant les meilleures pratiques sociales et environnementales, en fonction du label ISR, au sein des 60 plus grosses entreprises du CAC Large 60. Résultat de la reconstitution de l’indice ? Peu importe la période donnée, le CAC 40 ESG surperforme le CAC 40 ! Depuis le 1er janvier 2010, le CAC 40 ESG a enregistré une performance de 190%, soit un multiple de 2,9 fois la mise et une performance annualisée d’environ 10%. Sur la même période, le CAC 40 « classique » n’a performé que de 140%.
Aussi, loin d’être un frein à la performance, l’ISR est davantage rentable. De quoi réconcilier les investisseurs de tous horizons, indépendamment de leur appétence pour la finance durable !

COMMENT INVESTIR PLUS « DURABLEMENT » ?

Le financement des entreprises qui adoptent une politique Responsable ou Solidaire peut être réalisé

  • En direct au capital d’une entreprise (private equity). A noter que le dispositif IR-PME permet une réduction de 25% du montant investi au capital de PME européennes et, sous certaines conditions précises, au capital des entreprises agréées ESUS (Entreprise Solidaires d’Utilité Sociale) de moins de 10 ans et des foncières solidaires sous mandat SIEG dont la gestion immobilière est destinée aux plus fragiles.
  • En prêtant à une entreprise (ex : Green bonds : Les obligations vertes sont des titres de dette émis sur un marché financier qui ont pour vocation de financer des projets de transition écologique ou de lutte contre le réchauffement climatique. Elles sont un véritable levier pour le développement de projet durables.)
  • En souscrivant aux livrets de partage, LDDS ou livrets bancaires non règlementés qui permettent de reverser tout ou partie des intérêts obtenus à des associations et de bénéficier à ce titre d’une réduction d’impôts (pour don aux œuvres) ou une baisse de la fiscalité applicable (5% au lieu de 24%) sur les intérêts.
  • Au sein de fonds d’investissement (SICAV, FIA…) en action ou en obligation qui sont alors éligibles en contrat d’assurance-vie, contrats de capitalisation, compte titres, PEA…. A noter que depuis le 1er janvier 2022, tous les contrats d’assurance-vie ont l’obligation de proposer au minimum un fonds solidaire et un fonds ISR.

Utiliser les Labels

Afin d’aider les épargnants à choisir, les pouvoirs publics ont conçu et promu le label ISR (Investissement Socialement Responsable). Les gestionnaires de ces fonds labellisés doivent, en effet, rendre compte concrètement de la façon dont les critères ESG (environnement, social et gouvernance) sont intégrés à leur processus de gestion.

Le cahier des charges du Label ISR oblige les fonds candidats à apporter des éléments de preuve sur la qualité durable de leurs investissements en démontrant qu’ils sont, à tout moment, meilleurs que leur indice de référence ou leur univers d’investissement sur au moins deux indicateurs ESG. Chaque société de gestion devra donc choisir deux indicateurs ESG et fournir à l’épargnant l’ensemble des informations nécessaires pour bien évaluer la performance ESG des indicateurs ainsi retenus.

D’autres labels, également créés par les pouvoirs publics, mettent l’accent sur le volet environnemental, à l’instar de Greenfin qui garantit « la qualité verte des fonds d’investissement et s’adresse aux acteurs financiers qui agissent au service du bien commun grâce à des pratiques transparentes et durables ». Le label, dont la certification est valable un an, élimine les fonds qui investissent dans des entreprises opérant dans le secteur nucléaire et les énergies fossiles.

Un label de finance solidaire existe également en France : Finansol. Géré par l’association FAIR, « distingue les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne auprès du grand public ».

En Europe, de nombreux labels ont également vu le jour et la Commission européenne planche sur la création d’un label européen pour les produits responsables.

CHOISIR SON APPROCHE D’INVESTISSEMENT POUR SELECTIONNER LES FONDS :

Les gérants de fonds utilisent différentes méthodes pour sélectionner les sociétés répondant au cahier des charges des fonds. Voici un tour d’horizon de ces différentes méthodes.

Les approches « best »

L’approche Best-in-class (« meilleur de sa catégorie » en anglais) consiste à sélectionner les entreprises les mieux notées d’un point de vue extra-financier, pour chaque secteur d’activité sans exclure aucun secteur. Un fonds Best-in-class peut ainsi investir en partie dans des secteurs considérés comme polluants, par exemple l’industrie de l’énergie, en sélectionnant les « meilleurs élèves » de ce secteur.

L’approche Best-in-universe (« meilleur d’un univers d’investissement » en anglais) sélectionne les entreprises les plus performantes sur les critères extra-financiers, tous secteurs confondus. Elle comporte donc des biais sectoriels : certains secteurs comme le recyclage ou les énergies renouvelables par exemple seront surreprésentés par rapport à d’autres secteurs d’activité comme la grande consommation ou le transport aérien.

L’approche Best-effort (« meilleur effort » en anglais) s’appuie sur une notation relative à l’évolution des pratiques des entreprises. Elle consiste à sélectionner les sociétés démontrant une amélioration ou de bonnes perspectives de leurs pratiques et de leurs performance ESG dans le temps. Ce type de fonds pourra par exemple investir dans les titres d’entreprises du secteur des transports qui cherchent à améliorer leur empreinte carbone, ou encore du secteur de l’industrie qui développent des programmes de réinsertion professionnelle.

 

Les exclusions

Ces exclusions ne peuvent pas, à elles seules, constituer des fonds ISR : elles doivent être cumulées avec d’autres approches.

L’exclusion sectorielle est un mécanisme consistant à ne pas sélectionner des entreprises qui tirent une part de leur chiffre d’affaires dans des activités jugées néfastes à la société.

L’exclusion normative revient, elle, à exclure les titres de sociétés qui ne respectent pas certaines normes internationales, par exemple la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les entreprises ne respectant pas ces normes sont alors exclues.

 

Les approches thématiques

L’investissement thématique consiste à sélectionner des entreprises dont l’activité porte sur un même objet, ou des secteurs précis liés au développement durable comme l’eau, la santé ou encore le vieillissement des populations.

Pour qu’un fonds thématique soit considéré comme en gestion ISR, cette approche doit être combinée à d’autres approches comme la sélection ESG, les exclusions normatives ou l’engagement actionnarial (cela consiste à user de sa qualité d’actionnaire pour convaincre les dirigeants sur l’orientation de leurs choix au niveau durabilité de l’entreprise).

L'investissement à impact

Ce type d’investissement consiste à choisir des entreprises qui, en plus du rendement financier, ont comme objectif de générer un impact social et environnemental positif quantifié, en mettant ces deux objectifs sur le même plan.

Les experts financiers d’Opéra vous assistent tout le long du processus pour déterminer vos préférences en matière d’investissement durable, votre approche, sélectionner les fonds ou les entreprises correspondantes ainsi que les enveloppes « produits » adéquates.

COMMENT EVITER LE GREEN WASHING ?

Depuis 2017, toute grande entreprise en Europe est dans l’obligation de communiquer auprès du grand public sa déclaration de performance extra financière. Cette DPEF est contrôlée par un organisme Européen indépendant et doit obligatoirement être publiée sur le site internet public de l’entreprise.

L’examen de cette DPEF fait également partie du processus d’évaluation des agences de notation extra-financières. Celles-ci évaluent et notent la politique de responsabilité sociale et environnementale ainsi que de gouvernance des grandes entreprises cotées. Leurs notations sont vendues la plupart du temps à des gestionnaires de fonds ISR.

Ce secteur compte aujourd’hui une trentaine d’acteurs, localisés en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Ces agences travaillent à partir d’analyses des documents publics, de questionnaires spécifiques, et de rencontres avec des responsables d’entreprises. Chacune a sa propre méthodologie, ce qui ne simplifie pas le travail de réponse des entreprises et la comparaison entre leurs différentes notes.

NOTRE MISSION AUTOUR DE L’INVESTISSEMENT DURABLE

Notre rôle est d’accompagner nos clients en les aidant à :

  • Définir leur profil « d’investisseur durable »
  • Structurer une stratégie d’allocation d’actifs alignée à leurs critères et approche de durabilité qui contribuera aux solutions des grands enjeux tout en valorisant leur patrimoine.
  • Mettre en œuvre cette stratégie d’allocation et en mesurer la performance financière mais également extra-financière lorsque les données seront accessibles, compilées et que les normes internationales de mesure seront définies (ce qui n’est pas encore le cas sauf sur l’impact Carbone)
    Parallèlement, Opéra s’implique dans le développement de la finance responsable de plusieurs manières : Membre des Acteurs de la Finance Responsable – Lobbying auprès des gérants afin qu’ils adoptent plus rapidement et plus fortement une politique d’investissement ISR – Formation de l’Autorité des Marchés Financiers en vue d’une certification « finance durable ».
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